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vendredi 18 mars 2011

The working girl

Ca y est je travaille.

I'm a WORKING GIRL, je me répète souvent (parce qu'en anglais c'est encore mieux).

Et attention, c'est pas le petit boulot subi histoire de garder un rythme certain, acheter la dernière paire de Camper ou payer une tournée le samedi soir.

Non, c'est LE job, celui qui correspond à mon CV. Carrément.

J'ai même un bureau-avec-mon-nom-sur-la-porte, un téléphone, un ordi et une chaise pour visiteur. 

Lundi, j'étais absolument r-a-v-i-e de m'installer dans ce bureau-avec-mon-nom-sur-la-porte. Dans un enthousiasme débordant, j'ai positionné le bureau dans chaque angle de la pièce, choisi le meilleur, disposé mes post-it multicolores (oui, je suis débordée), testé les différentes hauteurs du siège (complètement débordée), appelé mon répertoire de A à Z puis de Z à A avec le téléphone professionnel (overbookée)(parce qu'en anglais c'est encore mieux) et poussé des soupirs d'allégresse. Tant et si bien que je me suis retrouvée en alcalose respiratoire.

Mardi, j'ai apprécié le silence de mon bureau-avec-mon-nom-sur-la-porte et j'ai souris en pensant aux blagues racontées par mes anciennes collègues... Aaah, on rigolait bien en openspace, je me suis dit en déplaçant la chaise visiteur.

Mercredi, j'ai passé la tête par la porte pour voir si je n'apercevais personne dans les couloirs.

Aujourd'hui, j'ai pas mal traîné au point café.

Demain, je vais peut-être demander à mon chef d'ajouter un autre-nom-sur-la-porte et une autre personne dans mon bureau...

I'm a working GIRL. Et une fille ça doit papoter.

samedi 5 mars 2011

A tort et à retors.

Le doute est à la relation amoureuse ce que l'odeur est au fumier : indissociable.

S'il appelle pas, c'est qu'il n'est pas bien avec moi. Il y a quelqu'un d'autre... La fille du bar ? C'est ça, c'est la fille du bar. Les sms de l'autre soir, c'est elle. C'est pour ça qu'il était bizarre. Parce qu'il était vraiment bizarre. J'aurais du lui demander. La prochaine fois, je lui en parle.  Du tac au tac. Et au pire, j'arrête tout. Avant de vraiment m'attacher. 

Ou alors j'attends qu'il en parle le premier ? C'est peut-être mieux. Je sais pas trop.

Heureusement, il y a les copines.

- Fais la princesse lointaine. Ça marche à tous les coups. Tu le vois pas, tu l'appelles pas, t'envoie pas de sms -confie-nous ton portable quand t'as bu-, tu réponds pas à ses appels, sms, coups de sonnette. Ferme ta porte, change de serrure, change d'adresse, change de nom, de tête, porte une perruque....

- Mooouuais pas con, je vais y penser... Attends, quitte pas j'ai un double appel, c'est peut-être lui... Ah non, c'était pas lui... Tu disais ? Ah oui, la princesse lointaine...

Et puis ma mère.

- Ca se passe bien avec machin ? Je suis contente pour toi. L'essentiel, c'est qu'il te plaise...Tu m'as dit qu'il faisait quoi dans la vie déjà ?


 Et puis ma tante.

- Quoi il t'as pas rappelé ? Pfff, un idiot ! Laisse tomber, je te dis, laisse tomber. Il se rend pas compte de la chance qu'il a, il vaut pas le coup.

Et puis moi.

- Il m'appelle pas ? C'est pas grave. Pas grave du tout.  Je m'en fous, je suis pas amoureuse. On s'entend vachement bien. C'est cool. Mais c'est sans plus. Bon, on est bien ensemble. Je l'aime bien. Cest cool. Vraiment cool. Lui aussi m'aime bien... j'ai l'impression... Sauf que là, il a pas rappelé... Pourquoi il rappelle pas...

Ce qui m'attire chez un homme ? Le paramètre complication. Ça ne s'explique pas. Je suis une guimauve en fer pur face à un aimant à 30 tesla (minimum)(variable en fonction de l'homme).

Il est clair, décidé, aimant, honnête et droit ? Je ne le vois même pas.

Il ne sait pas ce qu'il veut, est retors, cinglé, homo, indifférent ou don juan ? Il n'y a plus que lui.

Et quand je le vois, c'est comme si quelqu'un aspirait tout l'oxygène d'un coup. Avec un aspirateur Tyranoson breveté root cyclone, "pas de perte d'aspiration". Super propre. Et que quelqu'un (peut-être le même ?) essorait mon tube digestif. Et que quelqu'un (Harrry Potter ?)(je trouve pas mieux mais j'avoue, je les ai tous lu) lançait un sort du genre Pétrifix ! à mes muscles et à mon cerveau. Je ne suis plus fonctionnelle. De relation compliquée, je passe à épique (Ouais, parce que vas-y pour avoir du sex-appeal quand tu fais plus que hocher la tête avec un demi sourire 100% niais ; je m'appelle pas Lindsay Lohan).

Et quand je le touche, c'est comme si mon corps se désagrégeait en 36 mille milliards de particules volatiles et que quelqu'un (mais qui putain ?) mettait la ventilation en marche.
Je ne réponds plus de rien. De relation épique, je passe à mystique (carrément).

Et quand je... Bon, vous avez compris. Les relations amoureuses, c'est pas mon truc.

D'ailleurs qui a dit "s'épanouir en amour" ?

Ce serait pas plutôt "s'évanouir en amour" ?

Une faute de frappe sans doute.


mercredi 2 mars 2011

Ensemble, faisons face(book)

Je suis une facebook addict. 

La première chose que je fais en me levant ? Facebook.  Avant de me coucher ? Facebook. Une pause au bureau ? Encore facebook. Une réunion au boulot ? En douce mais toujours facebook. 

Facebook, facebook, facebook.

A midi, je mange seule à la cantine pour me connecter tranquille. Le soir, j'invite mes amis chez moi pour garder un œil sur mon profil. Mes week-ends, mes grasses mat', c'est aussi devant facebook.

Mais parfois, le jeudi, je dors chez ma grand-mère. 

Elle est in ma grand-mère, elle a un portable et quand elle envoie des sms, ce qui arrive pas souvent souvent mais tout de même, elle écrit en MAJUSCULES. C'est marrant. 

Mais elle a pas le net.

Et pas de braaaaas...pas de facebook. Elle a du chocolat, je vous rassure (une grand-mère sans chocolat, c'est une fake).

Mais elle n'a pas facebooook !!!

Un vrai cauchemar. D'ailleurs chez ma grand-mère, je fais toujours le même. J'y suis nue (carrément)(et rien que ça c'est atroce) et ligotée dans une toile. Non, ce n'est pas un rêve érotique. C'est ma photo de profil en plein cauchemar. 
Je sais que tout le monde me voit et je peux voir les commentaires qui s'accumulent, les notifications qui pleuvent, les pokes qui me mitraillent... Sans RIEN pouvoir faire. Ou alors un sourire. Celui de la présentatrice météo sur TF1 (mais mieux vaut être nue que fringuée comme elle) ou d'une actrice française après un téléfilm à succès. Pourri. 


Après ça, je me sens comme une alcolo sans picon, un rêveur sans nuage, une Laure Manaudou sans maillot de bain (encore qu'elle, elle le vit bien)(mais parce qu'elle, elle a cadum), un irlandais sans patate ou un éplucheur sans Willi Waller 2006...: foutue.

Heureusement, je ne reste qu'une seule nuit chez ma grand-mère. Heureusement.

La dernière fois en repartant, tremblante et en sueur, j'ai fait la promesse fallacieuse de fermer mon compte. J'ai jeté un œil en arrivant. Évidemment. Et  puis (de mon œil libre), j'ai lu un des derniers Courrier International (j'en ai toujours 3 ou 4 de retard)(ils devraient n'en faire qu'1 par mois)(il se passe trop de choses dans ce monde).

Et de cette lecture borgne, j'apprends qu'en Egypte c'est la débandade. J'apprends que Moubarak se fait ramollir la baraque. J'apprends que le mouvement de protestation s'organise essentiellement sur facebook. Je décide de ne pas me désinscrire. 

Logique.

Puisque le monde entier et tout le reste sont d'accord.

Puisque moi aussi je suis d'accord.

Puisque Facebook apparaît à la vie ce que la fesse est depuis toujours au porno : substantiel.